312
REGISTRES D
[i552]
led. defunct de Bobigny a joy vingt cinq ans paisi­blement dud. estat de Greffier, au veu et sceu dud. Le Maçon, sans qu'il en ayt jamais fait plaincte ny poursuite de ses pretenduz appellacions. Et partant doivent les Prevost des Marchans et Eschevins prendre la cause pour led. m" Regnault Bachelier, pourveu par eulx, et poursuivre la vuydange du procès, à leurs propres coustz et despens.
"Fait et deliberé à Paris le 111e jour de Juing mil
Ve LII."
Ainsi signé : «Lefevre, de Thou, A. de Thou, Goulas, Lemaistre."
Après laquelle deliberacion veue mesd. srs les Pre­vost des Marchans et [Eschevins] ont ordonné qu'il sera expedié ordonnance à m" Gilles Le Congneux, procureur en la court de Parlement et Procureur de lad. Ville en icelle court, pour prendre la cause pour icelui Bachelier, et que les diligences et pour­suites se feront par lad. Ville et aux despens d'icelle. Le tout suivant lad. deliberacion.
De Vigny 'n. Par commandement de mesd. sei­gneurs t2'.
racion, ordonner sur ce ce que de raison. Lesquelz advocatz appellez auroient advisé ce qu'il s'ensuit :
"Sur ce qui a esté mis en deliberacion, de la part des Prevost des Marchans et Eschevins de ceste ville de Paris, touchant l'appel interjecte par m" Germain Le Maçon de l'eslection faicte de la personne de me Regnault Bachelier en l'estat et office de Greffier de la Ville, vaccant par le decès du feu sieur de Bobigny.
"Le conseil soubzcript est d'advis que l'eslection faicte de la personne dud. Bachelier a esté bien et deuement faicte, et que l'appel interjeclé par led. Le Maçon n'est recepvable, d'autant que, si aucune impression lui avoit esle faicle, au moyen de laquelle il auroit renoncé à l'eslection qu'il pretend avoir esté autresfois faicte de sa personne aud. estat de Greffier, elle a esté personnelle et s'en doit led. Le Maçon adresser aux heritierz dud. de Bobigny, et non à celui qui a esté pourveu par son decès. N'est aussi recepvable lad. impression et crainte, d'autant que, après le decès du feu Roy, par crainte duquel led. Le Maçon pretend avoir fait lad. renonciacion,
CCCXXVI [CCLXXV]. Procession
19 juin 155
Du dimenche, xix" jour de Juing mil v° lu.
Aujourd'uy, suyvant les mandemens le jour d'hier envoyez à mess" les Conseillers, Quarteniers et deux notables bourgeois de chascun quartier, avec les trois bendes d'archers, arbalestriers et hacquebutiers, mess" les Prevost des Marchans, Eschevins et des-susdietz sont partiz à sept heures du matin, vestuz de leurs robes my parties, pour aller à la procession generalle avec la court de Parlement et Chambre des Comptes, suyvant le mandement du Roy, pour rendre graces à Dieu de plusieurs victoires que led. seigneur a eues depuis peu de temps sur ses ennemys, mesmes pour la prinse de la ville [de]
GENERALLE. ----- PRINSE [de] DaNVILLERS (3'.
2. (Fol. 291.)
Danvillers(4'. Et sont allez mesd. s" à la Saincte Chappelle, où estoient mesd. s™ de la Court el des Comptes, qui attendoient l'Evesque et Chappitre de Paris pour de lad. Saincte Chappelle aller à l'entour de la Cité et dire la grande messe en l'Eglise de Paris.
Mais après que mond. sr l'Evesque de Paris, acom-paigné de tout son Clergé el gens d'Eglise, revestuz de belles et riches chappes portant pusieurs beaulx reliquaires, mesmes le chef inonsr sainct Philippes et le tableau sainct Sebastian avec la Saincte Croix de Nostre Seigneur portée soubz ung ciel, [furent] sortis de lad. Eglise de Paris, tournans par les rues
(■' Signature autographe et accompagnée de paraphe.
(s) Saufles cinq premières lignes, ie fol. 290 verso est resté en blanc. Cette page était sans doute réservée pour la transcription d'une lettre du connétable de Montmorency, adressée à la Ville louchant la prise de Damvillers, dont il est question au début du S CCCXXVIII ci-dessous.
'3' M. F. Bonnardot a publié ce paragraphe avec d'autres documents relatifs à la campagne de 1552 et au siège de Metz, dans le Bulletin de la Société de l'histoire de Paris et de l'Ile de France, t 2" année, 1885, 5* livraison, p. 138.
W Damvillers, alors siège d'une prévôté au duché de Luxembourg, est aujourd'hui une commune de l'arrondissement de Montmédy (Meuse), à 24 kilomètres de cette ville. On voit encore les ruines des fortifications de cette petite place, que Charles-Quint avait agrandies, en 1528, et qui furent démantelées sous Louis XIV, en 1683. La prise de Damvillers par Henri ll avait eu lieu le ven­dredi soir io juin précédent, comme on l'apprend par une lettre du Connétable au Parlement de Paris, publiée ci-dessous, p. 3i4, note 3. Elle fut restituée à l'Empereur par le traité de Câteau-Cambrésis.